Conférence de l'European Service Innovation Centre – 9&10 Septembre 2014, Helsinki

L’European Service Innovation Centre (ESIC) est un projet initié en 2012 par la DG ENTR afin d’analyser le rôle de l’innovation dans les services comme moteur de transformation de l’économie.

Au-delà d’un tableau de bord développé par l’ESIC  permettant d’appréhender l’innovation dans les services et leur rôle comme moteur de transformation, 6 régions ont été sélectionnées en tant que Large Scale Demonstrators (LSD) : Iles Canaries, Emilie-Romagne, Limbourg (NL), Luxembourg, Irlande du Nord, et Autriche du Nord.

L’objectif de la Conférence, organisée les 9 et 10 septembre 2014 à Helsinki, était de présenter les résultats du projet, et les principales leçons à en retirer.

Les éléments clés qui ressortent des débats en termes de policy learnings sont les suivants :

  • Afin d’aborder les processus d’innovation, par nature complexes, il est nécessaire de développer une approche systémique de l’innovation permettant de dépasser les habituels silos et s’inscrivant dans une perspective de long terme ;
  • Les services et l’industrie sont étroitement interconnectés au sein de chaînes de valeur. Les tendances relatives à la digitalisation de l’industrie, du big data, de l’hybridation des systèmes et des produits, de l’intégration du design,…renforcent cette interconnexion. Les services intensifs en connaissances (KIBS) jouent un rôle d’intégrateur au sein de ces chaînes de valeur. Il y a donc un lien évident avec la politique industrielle européenne.
  • Les objectifs de la politique d’innovation doivent être la création de valeur. Il faut donc favoriser les activités de market uptake, d’uspcaling, de démonstration et de test. Une approche orientée vers les inputs de R&D n’est plus suffisante, il faut davantage cibler les résultats.
  • Les politiques orientées vers la demande, les besoins du marché (défis sociétaux) et les utilisateurs doivent être développées dans cette perspective : livings labs, accelerators, fab labs,… Les dynamiques de co-création doivent également être stimulées (communautés d’utilisateurs, liens entreprises/universités,…).
  • L’importance de la vitesse du changement a également été soulignée, ce qui nécessite de développer la réactivité et une dissémination plus rapide de l’innovation. C’est un défi important pour les PME.
  • Horizon 2020 a un rôle de levier en la matière ; il peut favoriser les synergies et stimuler la diffusion des KETs. Les liens entre programmes européens (Horizon 2020, S3, Fonds structurels doivent être renforcés ; ceux-ci peuvent jouer un rôle de catalyseur pour stimuler l’innovation dans les services.
  • Les politiques de clustering constituent également un levier pour développer les collaborations, soutenir les PME et les start-ups,…Cette dimension de l’innovation dans les services devra également être prise en compte dans la nouvelle stratégie européenne des clusters annoncée pour 2015.
  • Le faible niveau d’innovation dans les secteurs des services « manuels » (services sociaux) et les services publics (au sens large) a été pointé. Cela pourrait évoluer sous l’influence de la demande pour des services publics plus performants.
  • L’importance de la dimension régionale et de l’ancrage territorial a également été pointée comme déterminante ; des notions d’émotion, de communauté, d’attachement au territoire rentrent en ligne de compte. Le système d’innovation des KIBS est biaisé régionalement dans la mesure où les « big players » sont concentrés dans les villes.
  • Il importe en outre de mixer approches top-down (vision stratégique, leadership) et bottom-up.

Les approches présentées par les LSD sont assez différentes. Si le Limbourg a développé un programme pilote à destination des PME, en coopération avec le privé (développement de corportate incubators, open innovation), la Région Upper Austria a mis l’accent sur les développements au niveau « policy » : diagnostic de l’orientation « services » des différents outils de politique économique.

Les différents outils développés dans le cadre du projet ont été détaillés :

  • Un tableau de bord en ligne est disponible, regroupant un ensemble d’indicateurs, disponibles aux niveaux national et régional (nuts 2), et permettant des comparaisons sous forme de « spider charts » ;
  • Des scorecards régionales (ci-dessous la scorecard établie pour la Wallonie) ;
  • Un outil de self-assesment est également disponible, permettant d’apprécier si l’innovation dans les services est bien prise en compte dans le policy mix régional.

Les données du tableau de bord devraient être actualisées fin 2014. Celui-ci est complémentaire au tableau de bord de l’innovation régionale, qui ne capture pas bien la dimension services.

Au-delà de l’ESIC, d’autres projets ont été présentés :

 

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